- flâneur
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• 1808; dial.XVIe; de flâner♦ Personne qui flâne, ou qui aime à flâner. ⇒ badaud, musard , promeneur. « Le Flâneur des deux rives », ouvrage d'Apollinaire. — Adj. Qui aime à ne rien faire. ⇒ oisif. Je le crois « un peu flâneur et médiocrement âpre au travail » (Flaubert).Synonymes :- badaud- musard (vieux)flâneur, eusen. et adj. Qui aime à flâner; qui flâne.⇒FLÂNEUR, EUSE, adj., subst.I.— Adj. et subst.1. Cour. [En parlant d'une pers. ou d'un animal] Je chante le chien crotté, le chien sans domicile, le chien flâneur, le chien saltimbanque (BAUDEL., Poèm. prose, 1867, p. 223). Souriant à sa joliesse, comme une belle flâneuse (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 818) :• Désolé de quelques expériences infructueuses, il flânait un jour le long des boulevards en revenant dîner, car le flâneur parisien est aussi souvent un homme au désespoir qu'un oisif.BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 44.2. Littér., au fig., en emploi adj.a) [En parlant d'une manifestation de la pers.] Imagination, pensée flâneuse. Errante, vagabonde. Les pensées flâneuses et les causeries à arabesques (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 288).b) [En parlant d'une chose] Des balles glissent, flâneuses vers le nord (GENEVOIX, Boue, 1921, p. 96).B.— (Celui, celle) qui paresse, qui aime à rester oisif. Un petit savoyard, oisif, insouciant et flâneur (JANIN, Âne mort, 1829, p. 92). Wenceslas prononça le mot suprême des flâneurs « Je vais m'y mettre! » (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 241).II.— Subst. fém. Siège pliant en bois ou en osier pouvant faire office de chaise longue. Cf. SANDRY-CARR., 1963, p. 87.REM. 1. Flâneusement, adv. Sans hâte, en flânant. Resté seul, Antoine commença flâneusement sa toilette. Rien ne le pressait (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 824). 2. Flânier, ière. Subst. Synon. région. de flâneur, euse. Le vent qui n'avait cessé de souffler aux jupes de nos deux flânières (Barbey d'Aurevilly ds Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr.).Prononc. et Orth. :[
], [
-], [-ø:z]. Ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1585 subst. « personne qui flâne » (G. CHAPPUIS [tourangeau], Misaule, 13 r° ds HUG.), attest. isolée; de nouv. 1808 (HAUTEL); 1877 flâneuse « siège de jardin pouvant former chaise longue » (Gazette des Tribunaux, 7-8 mai, p. 446 ds LITTRÉ Suppl.); 2. 1829 flâneur adj. « qui aime à ne rien faire » (JANIN, loc. cit.). Dér. de flâner; suff. -eur2. Fréq. abs. littér. :110.
flâneur, euse [flɑnœʀ, øz] n. et adj.ÉTYM. 1808; en Normandie, XVIe; de flâner.❖———I N.1 Personne qui flâne, ou qui aime à flâner (1.). ⇒ Badaud, baladeur, musard, promeneur. || Les flâneurs des quais. || La curiosité du flâneur. || Le Flâneur des deux rives, ouvrage d'Apollinaire.1 Sa passion et sa profession, c'est d'épouser la foule. Pour le parfait flâneur, pour l'observateur passionné, c'est une immense jouissance (…)Baudelaire, Curiosités esthétiques, Peintre vie moderne, III.2 Ô belles soirées ! Devant les étincelants cafés des boulevards, sur les terrasses de glaciers en renom, que de femmes en toilettes voyantes, que d'élégants « flâneurs » se prélassent !Villiers de L'Isle-Adam, Contes cruels, « Fleurs de ténèbres ».2 Personne qui aime à ne rien faire. || « Le mot suprême des flâneurs : “Je vais m'y mettre !” » (Balzac, la Cousine Bette).3 N. f. (1877). Chaise longue en toile, bois ou rotin, à rallonge et accoudoirs. || Se reposer sur une flâneuse.———II Adj.1 Qui flâne ou qui aime à flâner (1.). || Être un peu flâneur. Fig. || Un esprit flâneur, vagabond.2 Qui aime à ne rien faire. ⇒ Clampin, lent, oisif.3 Je crois notre jeune garçon un peu flâneur et médiocrement âpre au travail.Flaubert, Correspondance, t. IV, p. 146.❖DÉR. Flâneusement.
Encyclopédie Universelle. 2012.